Chloé Delaume pratique la lecture publique et la performance depuis 1998. Elle collabore régulièrement avec des musiciens ou d’autres artistes.
De 2002 à 2004, le cycle Corpus Simsi la met en scène en personnage du jeu vidéo éponyme.
Devenue une Sims coincée au sein du logiciel, elle interroge les rapports entre la fiction et le virtuel, le formatage IRL et les règles du jeu qui restent, où que l’on se trouve, se divertir et consommer sous peine que les jauges virent au rouge.
Téléchargeable, ailleurs virale, elle explore de l’intérieur des espaces de pixels et une version de l’autofiction 2.0. Outre un dispositif sur son site et des parutions, elle intervient quinzaine de fois en live sous la forme lecture / son / jeu vidéo. (Médiathèques, Auditorium du Centre Pompidou).
Elle s’accompagne de sa propre bande son au début, et travaille rapidement avec Dorine_Muraille (Ménagerie de Verre, Galerie LS, Centre Montévidéo), puis avec Jim Thirwell (Festival Chronicorganic à La Cigale). Au terme du cycle, un livre mêlant texte et images est publié.
Travailler en work in progress, considérer le laboratoire ouvert au public durant les recherches tout en multipliant les supports d’écriture : le processus sera fréquent.
De 2005 à 2006, J’habite dans la télévision se présente comme une expérience, un work in progress multiformes, avant de s’achever en roman. Chloé Delaume utilise exclusivement des captations des chaînes hertziennes pour en faire la bande son de ses interventions, qui fonctionnent comme des comptes-rendus publics.
Lors d’une soirée hommage à Boris Vian, elle lit Les Juins ont tous la même peau pendant que Joëlle Léandre improvise. Elle part alors en quête d’instrumentistes, retourne vers la poésie sonore. Toujours une idée d’immersion, de bulles poétiques, de syntonie. Elle rencontre la créatrice sonore Sophie Couronne, avec qui elle ne cessera par la suite de fabriquer des formes étranges.
En 2007, elle propose des lectures interactives de La Nuit je suis Buffy Summers, accompagnées de pièces sonores permettant de simuler l’ambiance d’un jeu de rôle dans des lieux non prévus à cet effet.
Elle découvre également le thérémine aux côtés de The Penelopes, avec qui elle partage la scène et le micro de temps en temps. 2009, Dans ma maison sous terre, bande son du roman, Aurélie Sfez. Lectures, voix et pianos, scie musicale et violoncelle.
2011-2016 : Le Parti du Cercle. Chloé Delaume amorce un très long travail autour des sorcières, des légendes patriarcales, de celle de Lilith, des figures féministes, des cultes païens, des vrais grimoires et de la magie politique.
Elle collabore pour se faire avec Sophie Couronne [Waterlilith], les designers François Alary et Ophélie Klere, la vidéaste Camille Ducellier; la poétesse militante Milady Renoir. Bruxelles, Centre Pompidou, Mac Val, Nuit Blanche à Metz, Actoral à Marseille, [Messalina, dicit.]
De 2011 à 2012, elle est pensionnaire à la Villa Médicis, ce qui lui permet de travailler avec les musiciens Magik Malik, Gilbert Nouno, Juan Pablo Carreno, ainsi la plasticienne Delphine Coindet, dont la sculpture amovible Podium Médicis sera utilisé comme autel. C’est durant cette période qu’elle s’intéresse à la mise en espace de sa fiction, à ses incarnations possibles, à ses interactions.
Le Parti du Cercle, son histoire, ses rituels, la Sibylle : la fiction et ses personnages s’infiltrent dans le réel.
Performances participatives, à chaque solstices et équinoxes, du 21 juin 2011 au 21 octobre 2016. Maison de la Poésie de Paris avec Cyril Menauge, saisons itinérantes avec des figurantes pour actions sur le public. Cérémonial grandeur nature. Liturgie revisitée, séquencée sur Iphone et à reprendre en chœur.
Collectes de vœux, pensées magiques, écriture projective, cartomancie alexandrine, exploration de jeté de sort durant trois jours au Frac Lorraine. Autour de Sainte Blandine au Lavoir Public de Lyon, Actoral à Marseille, Messaline. La Nuit de la Poésie, Casa de Francia, Mexico, pour chamane Rogelio Sosa et la Théogonie que défend la Sibylle. Invocations performatives, dispositifs, installations.
Dans le réel, il en reste des traces : le Parti du Cercle a existé, des actions ont été tentées. Conformément au récit qu’en fera la Sibylle dans Les Sorcières de la République. Le roman est publié en septembre 2016, le kimono de cérémonie rangé avec les accessoires. Il est ressorti de temps à autre lors de séances de Verbothérapie, performances participatives durant lesquels le public est amené à se débarrasser du mot qui l’encombre ou l’emprisonne (Festival Littérature etc. à Lille en 2018, et au Magasin des Horizons de Grenoble en 2019 et 2020).
De novembre 2016 à décembre 2017, Chloé Delaume a bénéficié du programme des résidences d’écriture soutenue par la Région Île de France. Le projet Liberté-Parité-Sororité est mené, à la librairie Violette and Co et au Palais de la Femme (Paris 11e). L’intégralité des rencontres est disponible ici.
Une restitution est donnée en clôture au Théâtre de la Loge, avec la comédienne Elisa Monteil, sur une création sonore de Sophie Couronne. Puis a été écrit l’ouvrage Mes bien chères sœurs, à partir duquel la performance Sororisation Générale a été conçue par la même équipe. Ce travail a été présenté à la Maison de la Poésie, à la Chartreuse, et dans plusieurs théâtres et festivals en 2019 et 2020.
En 2020 et 2021, elle met en place une lecture musicale de son roman Le coeur synthétique, avec des chansons tirées de son album Les fabuleuses mésaventures d’une héroïne contemporaine. Elle est accompagnée sur scène par Patrick Bouvet et Eric Elvis Simonet, les compositeurs du disque. Cette forme est présentée au théâtre de la Criée lors du festival Actoral, au FRAC Nouvelle Aquitaine dans le cadre du festival Multipiste, dans quelques autres salles et à la Maison de la Poésie de Paris (captation ici).
En 2022, elle commence à travailler avec le musicien compositeur Benoist Bouvot-Esté, après une lecture musicale au MUCEM dans le cadre du Festival Oh les beaux jours ! et une autre au Centre Pompidou pour La Nuit de la Lecture, il l’accompagne dans son cycle de travail portant sur les figures mythologiques féminines.
Ils créent au Festival Terres de Parole Lilith en son histoire en octobre, reprise en 2023 à la Villa Valmont et la Maison de la Poésie de Paris (captation ici). Durant l’été 2023, ils ont présenté la première partie de Médée avant Médée à la Villa Valmont, lors de leur sortie de résidence, puis l’ont joué à la Maison de la Poésie de Paris en janvier 2024 (captation ici) et dans des festivals.