Monologue pour épluchures d’Atrides

Ecrit à l’automne 2001, durant une résidence de trois mois au Centre International de Poésie  de Marseille (CIPm). Publié en octobre 2003, CIPm / Spectres Familliers. Ce petit livre est un texte poétique, très fragmenté, où il est question d’amours déchus à renfort de chansons de Barbara. 

 

Extrait : Premières pages

 

 La barbare achevée à quel saint volatile devrais-je me dépecer. A quel ouvroir bleuté orchidée potentielle. Quel chant une petite cantate entendras-tu du bout des doigts si me voilà obsédante et maladroite aphone.

Quel chant monte vers toi quel sale filet une petite cantate oui j’ai perdu ma voix que nous jouions à trop l’avoir autrefois harpée seule la corde je la joue maladroite s’effiloche.

A défaut de l’entendre si mi la ré réponds-moi le sais-tu sol do fa l’amour des mendigotes les escaliers je butte. La suite. Partisans miséreux cette petite cantate le temps fa sol do fa des cerises.

Fin août début septembre. Jusqu’à quand oseras-tu garder la plaien’était pas divine si maladroite jusqu’au quand c’était toi panier d’osier les notes couraient faciles la partition heureuses du Nil au bout de tes doigts jusqu’aux os enneigés moi j’étais ta moelle est-elle là malhabile câline et tes si mi la ré nerfs sol do fa oxydés. La barbaque mais tu es partie dessalée fragile le long des sanglots clairs a des reflets vers l’au-delà changeant jusqu’au regard porté et je reste malhabile m’aimeras tu fa sol do fa encore je te revois souriante promets-moi un chouia assise si les mouchoirs s’agitent à ce piano là pourtant sans éponger disant bon si les stigmates palpitent je joue tu chantes sans plus pouvoir suinter.

Ma ritournelle est feule et ma peur serpentaire. Saturne as-tu du cœur ou bien l’as-tu mangé. Ma ritournelle est veule et ma peur lapidaire. Vénus as-tu l’aspic pourquoi l’as-tu lâché. Te souviens-tu mon ange chante lundi endimanché chante-la comme tarda pour moi le solstice si mi la ré au glas des si mi la ré fruits si sol do faconfits.

Qui si mi culbuta la ré l’aurore si mi je suis la morte à ré si demi. Si la sol do fa scansion est rauque oh mon amie que la glotte oh ma douce se tarit oh ma si y occire petite mon larynx à moi me sera-t-il permis mon Dieu si s’émeut la jachère qu’elle est difficile aux veinures sinistrées cette cantate que les grelots mitaines sans toi tout est stérilisé. Tu pardonneras peut-être par pitié dis-le moi une petite prière la clef perdue en mer la sirène kleptomane les excuses de butane si ça ne lala lala revient pas.

Elle est bien trop ardue avec mon cœur la chanson pour la faire des trois Parques et mes dix doigts elle est bien trop têtue ma sève une petite prière se carapate mais je crains qu’aucun couplet sans un signe de croix ne revienne pour qu’elle offense la Pâques Dieu le père ni pour la Trinité. Si jamais le refrain s’est égaré aussi il me le pardonnera je préfère cécité le mensonge engourdi. Si jamais si mi la ré le chagrin si mi la ré se pelotonne si sol do fa dans un cri si mi la ré je préfère si mi la ré camisole si sol do fa le vertige les anges avec de l’oubli leurs trompettes au virus déception la joueront qui garrottera joueront pour toi ton pouls. Sur le pavé cette petite cantate d’en moi que nous jouions les fillettes autrefois à la craie les anges ont dressé avec leurs trompettes la marelle. Dis-moi si mes jupons la joueront joueront ont perdus leurs dentelles l’arsenic est fiévreux pour toi je bois le thé sans cette petite cantate sucre et le reste qui monte vers toi sans dièse ni Fabulon.